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Le Limousin médiéval par Christian Bélingard

Châteaux






Châteaux décrits sur ce blog (cliquez sur l'onglet)

Montbrun Laron Comborn Limoges Bré Châlus Auberoche Excideuil Courbefy
 

 

Vers l'An Mil, le château fort est souvent caractérisé par une tour construite en bois et implanté sur une motte en terre. Cet habitat défensif sert de tour de guet mais aussi de résidence pour le seigneur et sa famille. Cette forteresse est entourée  d'un fossé et d'une levée de terre surmontée d'une palissade. A l'intérieur de ce périmètre, en contrebas de la tour, se trouve donc la basse cour où coexistent la chapelle et des bâtiments d'exploitation. Les habitants des environs peuvent, le cas échéant, s'y réfugier. En Limousin plusieurs mottes castrales sont encore visibles dans le paysage. Voir l'exemple de la motte de Bré située sur le territoire de la commune de Coussac-Bonneval (Haute-Vienne). 

 

Au XIIème siècle, la tour de bois devient un donjon de pierres. La construction de ces châteaux forts requiert un personnel qualifié (maçons) qui utilisent la pierre taille, la chaux, le sable. Au fur et à mesure où les techniques d'attaque deviennent plus sophistiquées, l'architecture de la forteresse s'adapte à l'usage du bélier, de l'artillerie mécanique, de la sape. Le château devient alors plus compact, sa basse cour difficile à défendre se réduit, les mâchicoulis font leur apparition. Le donjon disparait parfois mais des tours d'enceinte massives sont édifiées. La forme carrée cède la place à des tours rondes, moins  vulnérables au bélier et aux projectiles. La base des murs est protégée par des talus, des fossés plus larges et plus profonds sont creusés.

 

A l'époque de Richard Coeur de Lion et de Philippe Auguste le château fort prend une forme qu'on lui connaît bien. C'est précisément l'âge d'or de la forteresse médiévale. Contemporain de la motte, le grand donjon résidentiel en pierre, fondé à même le sol, apparaît dans les régions de la Loire au Xe siècle. Il dérive probablement, comme le suggèrent les fouilles de Doué-la-Fontaine, de bâtiments civils transformés par surélévation et consolidation en maisons-tours. Très fréquent dans l’ouest de la France, depuis la Saintonge jusqu’à la Normandie, il est exporté en Angleterre, après la conquête de 1066, et par imitation s’insinue aussi vers l’est dans la zone des Bergfried .Jusqu’à la fin du XIIe siècle, le grand donjon résidentiel est un parallélépipède debout ou couché dont la beauté est celle des volumes simples (voir ici le donjon roman de Chateau-Chervix, Haute-Vienne). Celui de Colchester mesure 50 mètres de longueur, celui de Loches 37 mètres de hauteur. Le donjon de Douvres , chef-d’œuvre du genre, est un cube de 31 mètres de côté. Édifiés en blocage soigneusement parementé, pourvus de contreforts plats ou hémicylindriques, les murs, qui sont percés de rares meurtrières, constituent une énorme carapace dont l’épaisseur varie de 2 mètres vers l’an mille à 5 ou 7 mètres vers 1200. La porte située au premier étage est protégée ordinairement par un avant-corps englobant souvent la chapelle.
Étant donné ses dimensions qui excèdent la longueur d’un entrait, l’espace intérieur est subdivisé par un mur de refend, porteur non seulement du solivage des planchers mais aussi de la retombée des toitures en bâtière. Quand la muraille est très épaisse, des corridors, escaliers à vis, chambres, latrines y sont aménagés. Le confort est assuré dans les meilleurs cas par des cheminées murales et des canalisations qui courent dans la maçonnerie et distribuent l’eau puisée quelquefois depuis le plus haut étage de la construction. Les parois intérieures sont revêtues de stuc, la toiture de plaques de plomb 
( complété avec article châteaux forts, Encyclopédia Universalis).
siège d'Ussel (1371), Chroniques de Froissart
                                                                                             
 
 
 
 
 
 
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